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Scénarios disloqués
Avec un "caviardage" de Pierre Buraglio sérigraphié en couverture
« Recommandation sur l’insipide céréale qui pousse de verser toujours équilibré un peu de sa ou une épice aromatique. Ce jour-là, directement, nous avalions au tuyau. » Sous une couverture épatante de Buraglio, un texte de Jérôme Mauche où la question de la narration est passée au tamis avec pertinence et souple élégance.
(Lettres d'Aquitaine, 2005)
De la porte en rouge progresse avance passait.
Attenant au muret, au milieu comme la route, alors qu’il faisait nuit, les phares des véhicules, la plupart des voitures, plusieurs virages avant de doubler l’emplacement signalé, du moins que la vapeur se lève fermement. D’exception, un jour, en effet, on dira.
Un peu plus de quinze minutes ajoute.
Une salle de restaurant est ouverte par sa fenêtre-là.
Au mur, ont été découpées des affiches pour se concentrer sur un détail, une montagne en général enneigée, une plate-forme pétrolière au milieu de l’océan et quelques hommes qui par roulement pendant six semaines d’affilée travaillent dessus jusqu'à ce qu’une équipe vienne les relayer. S’ils font en sorte, par respect, m’explique subséquemment Buraglio, devant le pas de sa porte, plus que ponctuels, d’arriver en avance.
Le conducteur sortit la tête et compta derrière lui le nombre de fauteuils occupés pour évaluer sommairement, même si ce ne sont et ne seront jamais ses affaires, la recette du matin.
Son épouse dans leur chambre n’allume la lumière que lorsqu’il arrivera à bon port, en pressant au moyen du bouton de la cafetière dont la veille elle avait pris garde de suffisamment emplir le réceptacle de grains de poudre moulue. Par habitude prise, regrettable à la suite de plusieurs tasses de breuvage très serré et noir.
Trois noix.
Quand s’agit d’avancer, il est toujours partant mais son rôle consiste, par contre, à arrêter le voyageur dans son élan et vérifier attentivement, outre sa bonne mine, son titre valable de transport. Puis, sinon il contraint à le composter sous ses propres yeux mal éveillés.
Trois ou quatre individus en désordre tassés à l’avant, certains avec un bagage avaient été le véhicule et l’extérieur en devenait un peu plus climatisé à force, chauffé, désodorisé. On s’apprêtait à traverser. Il aurait été noir comme un four, rouge comme le soleil, blanc comme la neige aux premières heures, mais de quelle appartenance-fonction un petit peu plus négatif quand même ?
REGROUPERDes tuyaux de mémoire percés, on peut en jouer : en trente-cinq plages – pages, pans – de microrécits éconduits en boucle, se poursuit ici l’étrange violence de ces phrases coudées, tronquées, à la fin disparue, précipitées vers le vide, choquées par une apparition, tombant à pic, où tout arrive, laissant vibrer de nombreuses figures infrasensibles en deçà de la narration, saturées, rejoignant celles du mouvement de chaque phrase ainsi accompagnée jusqu’au bord du ravin. (…)