par
- La route est partout
- Il faut toujours garder en tête une formule magique
- Quand j'étais petite
- Toute Résurrection commence par les pieds
- Acrobaties dessinées
- Qu'un bref regard sous le calme des cieux
- DQ/HK
- Elles en chambre
- Sanza lettere
- Mémoires des failles
- Laissez-passer
- Décor Daguerre
- Colloque des télépathes
- Paysage zéro
- Nous ne sommes pas des héros
- Le pas-comme-si des choses
- La revanche des personnes secondaires
- Des espèces de dissolution
- Monde de seconde main
- Cinéma de l'affect
- J'ai conjugué ce verbe pour marcher sur ton cœur
- Centre épique
- La geste permanente de Gentil-Cœur
- Payvagues
- Discographie
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Recommencements
Traversant plusieurs paysages, réels ou inventés, une narratrice sur le départ tente de croire à un ailleurs, à un lendemain supposé meilleur. Paysage zéro questionne avec humour la possibilité d’habiter un monde désenchanté avec la naïveté de vouloir tout recommencer. Un foisonnement de débuts, d’instants, de retours en arrière et d’arrêts sur image essaie de contrecarrer la prédictibilité du monde, avec le sentiment d’un échec prévu. Ou comment concilier l’idée du bonheur avec le prix du beurre, le happy-end cinématographique, la météo, le Boot Camp…
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Un klaxon tonitruant, c’est d’abord, théoriquement, un signe d’impatience. Le signe même qu’on vous attend, en bas ou devant chez vous, à la lisière de ce qui doit vous apparaître comme la phase d’un changement de dimension ou de vitesse et une destination à défaut d’un destin.
LIRE PLUSAutour du klaxon, il y a la voiture, dont la marque vous importe peu, même si vous n’aimez pas tellement les audi, ni les bmw, encore moins celles aux verres fumés, qui reflètent en passant et la noirceur du ciel, et le secret de l’habitacle, dont vous ne doutez pas un seul instant qu’il doit s’y passer des choses louches, pas avouables, ou même dans un élan de votre imagination vous y devinez un intérieur très vaste, copié sur les banquettes luxueuses des limousines, qui ne devrait logiquement pas tenir dans cette mini chromée. En un éclair, et parce que toute la ville s’est reflétée légèrement concavement dans le miroir noir, vous fantasmez un univers parallèle, avec des cachots et des spas, les cachots d’un côté et les spas de l’autre. Puis la lumière jaillit, celle des phares arrière de la dite auto, qui vous a ébloui de toute son ambivalente et rougeoyante clarté.
Mais revenons à la réalité : un taxi t’attend en bas, pour un nouveau départ. Ou du moins, un départ à nouveau, il serait plus juste de dire cela, car n’est pas toujours gagné ce qu’on suppose être un nouveau départ, au départ, qui bien trop souvent s’achève sur une impression de déjà vu, de déjà arrivé.
Tu te penches à la fenêtre, dont tu perçois une fois de plus et la retenue du parapet en métal XIXe, et la joie pour une fois d’être l’être le plus petit de la famille, ce qui t’assure une stabilité plus grande par rapport au sol, de pouvoir sans aucun doute, très souvent, avec un frisson de mauvaise conscience mêlé au carnage intellectuel d’un voyeurisme débridé, reluquer ton prochain dans son quotidien, qui plus est, de haut.
(pp. 55-56)
REGROUPER
Guillaume Lecaplain dans Libération.fr a écrit:Du coup, il y a plein de piscines dans ce livre, et David Hockney. Coiffier est publiée dans une collection qui perçoit « une connivence (…) entre l’écriture et les arts picturaux ». Pour la lire, et avec elle tous les écrivains qui tentent une langue, un corps, un geste, qui essaient de trouver une forme singulière pour augmenter la réalité, il faut un temps d'adaptation, c'est d'ailleurs un peu le projet, l'adaptation, ou sûrement l'inadaptation.
La Nuit Remue #12 dans Remue.net a écrit:Dans Paysage Zéro, Sophie Coiffier (née à Bayeux en 1967) traverse le monde avec un désenchantement rieur. Le livre se présente comme un récit (mais qui va du coq à l’âne) d’une succession de déceptions (mais dont on se relève).
dans YEUSE RADIO:Lecture (vidéo) de Sophie Coiffier pour La Nuit Remue 12 à la bibliothèque Marguerite Audoux, Paris, 28 juin 2018
Entretien avec Eric Pessan