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Rapports d'enquête
En l’an 2000, Hubert Lucot vécut une étrange aventure. Apparatchiks du sport, groupements, sponsors (partenaires des organisations olympiques et du commerce de la drogue), banques nationales et internationales pesèrent sur lui pour qu’il n’en publie pas le récit. Aujourd’hui, la prescription tacite et le courage d’un éditeur bordelais ont conjuré la malédiction.
Cet éditeur rappelle des faits désormais historiques.
Le 26 décembre 1999, alors que Monaco était leader du championnat de France de football (Division I), le Bureau des océanographes de cette Cité-État confia à Hubert Lucot la tâche périlleuse de descendre dans les profondeurs en respectant l’ordre du classement des divisions I et II. Les deux classements demeuraient inchangés jusqu’au 11 janvier pour la I et jusqu’au 15 janvier pour la II. En effet, les 38 clubs observaient la trêve de Noël.
(Extrait de l'avant-propos)
Héliport de Monaco, 27 déc. 1999
Chers océanographes,
Je vous remercie de m’avoir confié la tâche de m’enfoncer dans les profondeurs.
Je remercie le prince Rainier de m’avoir prêté son hélicoptère personnel.
Pour détourner les soupçons, j’enverrai mes rapports à un poète plasticien qui saura vous les transmettre. Il est basé à Toulon, ville qui a disparu de la carte de France (du football).
*
Lyon, le 27 déc. 1999, 19 h
Chers océanographes,
La ville ne pavoise pas. Elle attend le 11 janvier pour se déchaîner devant un million de téléviseurs retransmettant le match disputé à Paris. On m’a laissé atterrir sur la Croix Rousse. J’ai dévalé à pied les petites rues pour mon plus grand plaisir.
Comme je sifflote avec naturel, aucun Lyonnais ne soupçonne que je flaire les profondeurs.
*
Paris, le 28 déc. 1999, 12 h
Chers océanographes,
LIRE PLUSParis-Saint-Germain n’est pas la capitale de la France. Tant s’en faut.
Paris tout court est une ville étrange. Les rues sont plutôt bien éclairées mais, le soir, une multitude de cyclistes et de rollers naissent de la nuit et y retournent.
Interrogés, les Parisiens disent ne pas se soucier de la terrible bataille PSG – Lyon du 11 janvier, ni se souvenir de la défaite devant Auxerre.
Serge Airoldi dans Sud-Ouest Dimanche le 28 novembre 2004 a écrit:Saviez-vous qu'Hubert Lucot est amateur de football ? Non ?! Alors précipitez-vous sur ce petit livre, illustré par l'auteur, où vous plongerez, en bonne compagnie, de match aller en match retour, dans le classement des divisions 1 et 2 du championnat de France. Du 27 décembre 1999 à Monaco, à Valence le 14 janvier 2000. Le roman d'un ailier droit, si je ne m'abuse.
(Lettres d'Aquitaine, janvier-mars 2005)
Les petits enfers d'Hubert Lucot