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Synopsis amoureux
Biographie des idylles fait suite à la transmission de fragments d’un diagramme amoureux aux multi-dimensions ouvertes parus dans Le seul jardin japonais à portée de vue (même éditeur, 2004). Avec ce deuxième ouvrage, l’auteur s’attache à une scénarisation et une mise en reliefs de points de vues critiques, comparables à un balayage caméra à l’épaule. La création entre le langage et l’image se dévoile sous l’éclairage d’un caractère inédit.
Par propension, Sandra Moussempès fait une place particulière au monde de l’imaginaire et du féérique, en brossant un portrait malléable des mutations qu’a subi le genre poésie corporelle ou organique. La poésie reste encore une grande commanditaire d’émotions contradictoires, obscures et enchevêtrées. Une histoire d’amour marquée par une certaine sensibilité filmique.
Petites déconstructions en garde corps
J’aménage une idylle ou symphonie élective, la tenture les ébats les fonctions le résultat. Comme si notre rencontre avait dissout les variations dans un halo de couleurs vives. Fut-elle une prolongation du vague à l’âme vers tout ce qui s’enfonce en enfance, cela peut offrir un spectacle en surplomb, lorsque le visible scelle un détail. Un cadeau de bienvenue sous forme de geisha géante.
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L’art de lui dire je vous salue pleine de strass, le cachet de la reine faisant foi d’un axiome compromettant : reprendre un esprit couché à terre, lui donner une seconde vie, avec du pain et des noisettes pour que le cœur ex-voto se remette à satisfaire une colonie de jeunes princesses. Ces méthodes d’ouragan frisent la déchirure lorsqu’un baiser donné trop tôt à l’une demeure en suspend puis s’inverse à la manière d’une écharpe détricotée.
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Richard Blin dans le Matricule des Anges a écrit:Biographie des idylles compose un synopsis de matière mentale, à l’écriture mouvante, précieuse, étonnante, mystérieuse, science-fictionnante, subliminale, féérique. C’est le résumé d’un film d’amour en ébullition qui oscille entre le merveilleux et la science-fiction. On donne des baisers, on croise des princesses and Alice in wonderland, on apprend des axiomes difficiles : « La robotisation de l’espèce entraîne les marées montantes. » On glisse du réel à l’imaginaire ou de l’imaginaire au réel cinématographiquement, passant d’une pensée à l’autre comme on passe d’une image à l’autre, sans raccord. On doit recueillir des indices, reconstituer soi-même à partir d'un tissu résistant, se souvenir du programme annoncé par l'exergue : « Recoudre à l'envers & patiemment toute déconvenue / Jusqu'à la bonne surprise / Des évasions programmées. »
“Biographie des idylles, un beau titre pour suggérer l'altérité du sensible et introduire à ces évidences qui tout en étant elles-mêmes sont aussi autre chose. L'idylle relève de ce champ de tensions mouvantes, de ces miroitements flous. Ne serait-ce qu'au regard de l'irrémédiable écart entre le corps rêvé et le corps de la vie vécue. (…)”