par
- Le syndrome Shéhérazade
- Tant qu’il fera jour
- Avec nous / Le retour
- Tout l'univers
- Domiciles fantômes
- Virgule
Roman/ces de société
Deux livres en un : le roman d’une soirée entre amis (Avec nous on sera vingt-sept) et des romances à épisodes (Le retour des semelles compensées) interrogent notre monde contemporain : l’identité, l’amour, le couple, le sexe, la procréation, la maternité, le féminisme, la féminité et les injonctions de la société de consommation… Publiés une première fois dans les années 90 pour l’un, et au début de notre 21e siècle pour l’autre, ces deux textes poétiques et engagés reparaissent aujourd’hui dans toute leur nouveauté, anticipant avec humour l’étourdissement généralisé et militant pour la préservation de notre intelligence et notre intériorité.
Lecture d'extraits par l'autrice
Artistes de couverture :
Thématiques :
(p. 12)
Raoul, les glaçons remuant /tintant dans son verre : aujourd’hui plus d’histoires, ni à raconter ni rien.
Fini le temps des grands galops sur les chemins caillouteux à travers les forêts les rayons de soleil, coups d’éperon sur le flanc de ma monture allez Hue ! – il s’appelait Mistral, c’était un cheval blanc – tu te souviens des chansons de ton enfance ? Mène-moi où mon désir m’appelle !
– Connais-tu ton désir ? En quoi consiste-t-il ? Tu me le diras après ?
…
Les filles ont rêvé : avant il y avait la correspondance, sur un petit plateau d’argent, une missive !
En réponse, la légère écorchure d’une plume d’oie sur le papier rugueux : Veuillez excuser mon absence Sire
(laissons-le mariner un peu je suis si lasse, passez-moi mon éventail Corinne je vous prie.)
…
En gros Raoul :
où trouver de nouveaux espaces ?
Des terres inconnues ?
Avec la fin des voyages, les distances abolies, (nous assistons à) la fin de l’imagination.
…
Et le cosmos ?
Déborah Heissler dans Quinzaines n° 1219 a écrit:A la fois magistralement polyphonique et savamment désaccordé, le texte d'Élisabeth Jacquet prend à bras le corps un vertigineux brassage d'affects pour mettre à nu le dépit sous toutes ses formes. Jamais pesant et toujours profond, il opère d'incessants allers-retours entre une intériorité en passe de se fissurer et un extérieur se gaspillant dans la fausse concorde. L'effet est détonant, poignant, et ses implications impeccablement assumées par sa rythmique. Surtout, il montre si besoin était que seul l'éclatement de la forme peut parvenir à dire le drame de la dispersion.
«C’est parce que chacun de ses livres ouvre un espace singulier qui exige de la part du lecteur un travail coopératif particulièrement soutenu, que Avec nous / Le retour, interrogeant psyché, identité et amours modernes, mérite aujourd’hui toute notre attention.»